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Les Planètes Orphelines : un éditeur de science-fiction

Juin 22, 2018 | Édition, Édition numérique

Féru de lecture, d’écriture et de science-fiction depuis son plus jeune âge, Ferdinand Trotignon a créé en 2015 sa propre maison d’édition : Les Planètes Orphelines. Il y publie des ouvrages de space opera, un sous-genre de la science-fiction qu’il affectionne tout particulièrement. Et il se sert beaucoup des nouvelles technologies pour travailler : blog, réseaux sociaux, vente en ligne, édition numérique… 

Un auteur en herbe

À quelques minutes du château de Rambouillet, une petite maison d’édition, portée par l’association éponyme, a publié son premier ouvrage le 1er juillet 2017 : Les Nouveaux Robots, une anthologie de nouvelles rendant hommage à Isaac Asimov, monstre sacré de la science-fiction. À la tête de cette petite maison, baptisée Les Planètes Orphelines : Ferdinand Trotignon. Avant tout un passionné, il écrit depuis l’âge de dix ans environ, sous tous les formats : des scenarii de BD, films ou jeux vidéo, des romans, des nouvelles. Son pire ennemi à l’entendre, c’est le temps. Il bouillonne d’idées, mais n’a que rarement le temps de les pousser jusqu’au bout, particulièrement pour ses projets de romans. Pour cette raison, explique-t-il, il n’a encore jamais été publié. Il compte néanmoins achever ce qui devrait être son « premier roman » d’ici à l’été prochain, et qu’il espère voir publié. Ferdinand diffuse également une web-série qu’il a créée, et qui se poursuit toujours.

La création des Planètes Orphelines

Durant ses études de science politique à l’université de Vincennes Paris 8, il a co-dirigé un journal étudiant. C’est dans ce cadre qu’il a effectué son premier travail éditorial en publiant « [sa] toute première nouvelle ». Ferdinand m’a confié avoir rapidement eu le désir de travailler, peu attiré par l’offre universitaire dans le domaine littéraire. Il décide donc de voir directement auprès du monde professionnel. Durant un stage chez Gallimard, au sein de la collection « Folio Plus Classiques », il affirme avoir « appris l’essentiel de ce [qu’il sait] aujourd’hui ». C’est alors qu’il a l’occasion de rencontrer de nombreux professionnels de l’édition, notamment David Meulemans, fondateur des Forges de Vulcain. Ces rencontres lui apporteront de nouvelles connaissances sur « un tas de choses ». Il révèle toutefois que c’est à la suite de son stage chez Gallimard qu’il a pris conscience qu’il aurait du mal à travailler sous les ordres de quelqu’un. En effet, Ferdinand avait très envie de créer son propre « truc » : au moins une collection, sinon une maison d’édition. Après avoir tenté sans succès de monter un projet de structure éditoriale avec quelques uns de ses amis (dont l’un lui soufflera d’ailleurs l’idée du nom des Planètes Orphelines), Ferdinand finit par lancer l’affaire lui-même.

Et voilà comment sont nées « Les Planètes Orphelines » – Ferdinand Trotignon

Une maison d’édition très connectée

Exister en tant que maison d’édition à l’heure d’internet n’est pas chose aisée. Ferdinand est tout à fait conscient de cela, lui qui tient un blog baptisé  « Story Teller » où il délivre des conseils d’écriture et publie des critiques de cinéma ou de jeux vidéo, toujours en abordant l’axe particulier de l’écriture. Une page YouTube liée au blog existe également, proposant les mêmes types de contenu que sur le blog. Ferdinand s’efforce aussi de développer une présence importante sur les autres réseaux sociaux, qui de son aveu ne lui servent presque que d’un point de vue professionnel. Les Planètes Orphelines ont leur site, leur page Facebook ou encore leur compte Twitter via lesquels Ferdinand transmet les dernières informations concernant la maison d’édition ou son activité de blogger. Il se sert également de ces différents réseaux pour recruter des auteurs ou pour dénicher des projets. Ainsi, il a lancé un appel à auteurs en juin dernier pour la création d’une série littéraire, désormais en cours d’écriture, ou un concours de romans d’aventure en space opera en août de cette année.

De la vente en ligne

Mais Internet ne lui sert pas qu’à faire la promotion de son activité. Ne disposant pas de magasin physique, et ne proposant d’ailleurs pas encore de format imprimé, Ferdinand vend ses ouvrages sur le web, en numérique. Selon lui, c’est ce qu’il y a de mieux : moins cher, plus écologique et plus pratique. Il affirme d’ailleurs regretter que « le lectorat français ne soit pas davantage encouragé à utiliser ce format ». Il vend ses ouvrages sur les principales plateformes de vente numérique en ligne, à savoir Amazon, Apple, Kobo/Fnac, Google, Decitre, Bookeen, etc.

Des planètes pas tout à fait orphelines

Ferdinand conçoit lui-même ses ouvrages numériques, que ce soit en format ePub ou Mobipocket. Il fait en revanche appel à un diffuseur/distributeur tiers : Immateriel.fr, dont il affirme être très satisfait. Sur la question de la promotion en ligne, il est en revanche catégorique : payer pour de la publicité, à son niveau, n’a aucun sens. Selon lui, le seul moyen de toucher un maximum de monde serait de payer cher, ce qui ne serait absolument pas rentable. Il affirme qu’une des rares dépenses sur laquelle il est impossible de faire l’impasse est le graphisme. Bien que ce soit la partie la plus onéreuse de la conception d’un ouvrage numérique, elle est selon lui absolument indispensable. Il a notamment fait appel à un illustrateur professionnel, Amaryan, pour la couverture de son anthologie Les Nouveaux Robots. Pour l’instant sa seule publication, on espère qu’elle sera bientôt suivie par d’autres !

Bilal Slatni – M2 Métiers du livre 2017-2018